Ode à la vie en ce temps de disette
La vie est un cadeau...
La vie est une fête que l’on se doit de célébrer chaque jour. Cet enfant qui court sur le sable, cheveux au vent, insouciant et subjonctif, lui ouvre ses bras. Embrasser la mer, sans qui la vie ne serait pas. Sel de la terre, la mère nourrit et abreuve l’homme. Cette merveille en slip n’aspire qu’à une chose : rentrer en son sein. Jouir de la vigne qui croît en elle, baigner son corps dans l’écume qui en émane et sentir ses remous. Le mal de la raie qui perle n’a que trop duré, il lui faut quelque chose de frais. Glace pilée…non, eau salée.
La vie est un doux breuvage. Alors santé !
Suite à cette ode à la vie, je m’en vais vous raconter fleurette.
J’ai du abandonner les studios de Tashkent pour raisons diplomatiques obscures, laissant par là même mes rêves de steppes au placard de mes pensées. C’est du micro de San Jose, que je lance ces quelques nouvelles. Vous savez, de ce petit pays de l’isthme américain qui se gausse de posséder près de 5% de la biodiversité du globe.
Je porte avec moi les couleurs de l’Ouzbekistan, et la sillouette de notre cyrose chère à tous. Ici sur le bateau traversant le lac Nicaragua (cinquième étendue d’eau douce du monde) pour aller sur l’île volcanique d’Ometepe.
Peu de temps après mon arrivée au Costa Rica, on est allé au Nicaragua avec Rafi pour changer son visa. Ce pays est assez pauvre en comparaison à son voisin, qui propose fièrement un niveau de vie à l’occidentale. Pays plus authentique aussi.
Les forêts costaricaines sont bien protégées dans les parcs nationaux. Enfin presque. Ailleurs, c’est un peu plus difficile, et la sylve tropicale autrefois vierge prend bien cher. Heureusement sont mises en place des aires forestières protégées afin de les épargner de la dent des troupeaux et des marchands de bois ricains…
...aïe, un peu tard.
La Madame nature l’a tout de même sacrément gâté, ce petit territoire. On y trouve une concentration de bébêtes en tout genre assez invraisemblable. La forêt tropicale humide qui couvre les reliefs du Parc Naturel Barbilla, dans lequel je fais mon stage avec les deux affreux loustics (vous reconnaîtrez Le sale Derch et la vieille Rafiki) que je ne citerais pas, recèle bien des surprises. Il est tellement inaccessible qu’on n’y va presque jamais. Les gardes eux-mêmes y vont très rarement…no coment.
On y trouve la masse de piafs, dont la méconnue mais cependant légendaire Fufrulette à minois rayé. Et aussi des singes à couilles blanches, autrement appelés leucoscrotum, qui passent le plus clair de leur bourse - et de leur temps - à s’enfiler en couronne dans les cimes. La couronne exigeant un groupe d’au moins douze sympathisants (oui Monsieur, chez les singes idem que chez l’homme – seuls les pangolins peuvent se permettre de réaliser une couronne, fusse-t-elle ouzbèke, à neuf seulement), ces primates forment des groupes de vie du nombre apostolique (la corrélation entre les apôtres et la couronne ouzbèke est étudiée en ce moment même, et nous n’en révèlerons les résultats que plus tard).
là, c'est un "oiseau moyen", tu vois Jonhson, c'est facile l'ornitho.
Les aromatiques et autres plantes à décoction sont légions. Je m’intéresse particulièrement aux Bégoniacées, illustre famille botanique dont la diversité et le style s’expriment ici au plus haut point. La vérité c’est qu’avec Rafiki, nous sommes les envoyés spéciaux de JC au Costa Rica. Il nous a demandé de chercher ces petites, alors ben on s’est pris au jeu. La diversité floristique est tellement…comment dire…MONSTRUEEEEEUSE dans ce pays, que c’est plus accessible et sympa de se restreindre à une famille.
La botanique moi j’adore, Jicé.
Toutes les plages sont orgasmiques au Costa Rica. Elles sont aussi le lieu d’un des spectacles les plus émouvants de la nature : la naissance des bébés de tortues marine. Les mamans ramènent leur couenne, prennent un peu le soleil, puis creusent un trou sebek dans le sable, afin d’y enterrer leurs œufs. Quelques temps plus tard, miracle…
Sebek!
Et enfin, les trois ganaches de vainqueur. Fred est toujours un gros con. Et Rafi est toujours aussi bonne (et vous embrasse).
Mes amitiés à chacun. Fendez vous le quicheton dans ce que vous faîtes.
Bisous zbeck